Les services géographiques Web ont profondément standardisé la représentation urbaine comme son usage. Par l’adoption d’une perspective récursive, le projet Zoom désamorce le mode d’exploration traditionnel et la notion de seuil dans un espace éclaté et post-cubiste. Les nouveaux outils de visualisation 3D permettent une exploration des villes. Se pose alors la limite du zoom avant. Cette dernière est liée aux informations collectées. L’image devient floue lorsque l’on dépasse la limite des données grâce au principe d’interpolation qui, appliqué à une image, insère des pixels supplémentaires entre ceux qui constituent l’image d’origine. Cette insertion se fait selon un principe simple de moyenne, générant à terme un floutage. On peut s’interroger sur cette illusion, et son intérêt. L’image ne possède pas plus d’information grâce à cette interpolation ; il s’agit d’un leurre, afin de ne pas limiter l’utilisateur et de le confronter à un arrêt brutal lors de son exploration. Le projet se base sur cette notion de relation à la limite. Il s’agit d’un algorithme permettant une exploration continue de l’image en zoom avant, sans avoir recours à un floutage et proposant un mode exploratoire tirant parti de cette limite. Lors d’un zoom au-delà de la résolution, l’utilisateur pénètre alors progressivement dans une autre image, un autre espace géographique. Cette image-texture est elle-même constituée d’autre images sélectionnées pour leur similitude de couleur et de forme avec l’image d’origine. Ces nouveaux éléments graphiques (sous texture) représentent d’autres espaces géographiques prélevés dans l’ensemble des textures de la ville et déplacent l’observateur à un autre endroit de la scène 3D : une déambulation « imprévisible» et infinie dans l’espace dictée par le canevas de l’algorithme.