0 6 mois 12 moi 15 mois comprehension du "non" 18 mois 21 mois 24 mois 5 ans 7 ans Age de raison 15 ans Adolescence/Puberté 30 ans Juventus 46 ans Senior 60 ans Senex si la puberté marque le début de l'adolescence, comment en fixer le terme) La question qui se pose, en l'occurrence, pour une " sémiotique des âges de la vie ", n'est pas de résoudre ce problème philosophique, mais de comprendre comment, d'une phase de la vie à l'autre, le point de vue sur le temps peut changer, et comment ce dispositif complexe qui associe formes déictiques, aspectuelles, modales et passionnelles peut être reconfiguré d'un âge à l'autre Infans (infantia) Puer (pueritia) jusque 15-16 ans Adulescens (adulescentia) entre 15 et 30 ans Juvenis (juventus, -utis, f.) de 30 à 46 ans Senior entre 46 et 60 ans Senex (senectus, -utis, f.) entre 60 et 80 ans Les sept âges de la vie sont commes les sept degrés du temple. À chaque étape, il faut renaître à un niveau de conscience plus élevé. Sinon, la vie n'aurait pas de sens. Elle en a un : celui de la progression sur la Voie. Naissance Enfance Adolescence Age Adulte 21 ans Maturité 40 ans Veillesse 60 ans l'enfance, de l'adolescence, de la maturescence ou de la vieillesse 1 - Gestation : Inaugurée par la conception, elle s'achève par la naissance qui est "venue au monde". Elle est caractérisée, pour la personne, par le développement principal d'une affectivité archaïque qui va sous-tendre toute l'existence et dont les résurgences massives font retour à cet archaïsme lorsqu'elles ne sont pas métabolisées d'une façon mâture (ex. les relations passionnelles, destructrices si elles ne deviennent pas relations responsables, en couple par exemple). 2 - Période d'engagement et de développement : Elle se traduit par un développement progressif de l'individu et par une implication de plus en plus importante et responsable dans la vie en communauté. 3 - Période de désengagement et de retrait : Elle se traduit par une désimplication progressive et un retrait de l'existence qui accompagne néanmoins un possible progrès intérieur de la personne. C'est là qu'il peut y avoir contradiction entre un retrait existentiel naturel, où la personne progresse, et une dégénérescence qui ne serait comprise que comme dégradation. Jusqu'à 5 ans, la plupart des enfants comprennent mal la mort. Ils ne la voient pas comme un état permanent mais comme quelque chose de provisoire, un peu comme le sommeil. Un enfant de cet âge s'attend toujours au retour du disparu, en particulier s'il "était gentil". Pour lui, c'est un peu la même chose que lorsqu'il regarde un dessin animé de Tom et Jerry où le chat vole en mille morceaux pour reparaître entier et bien vivant à la scène suivante. Les enfants pensent que ceux qui sont morts continuent à manger, à dormir et à grandir. Ils voient aussi la mort comme quelque chose d'accidentel que l'on peut éviter en faisant bien attention, et non comme quelque chose d'inéluctable. Ils se rendent compte que la mort est une situation anormale et grave, sans bien savoir ce que c'est. Si l'animal leur manque, c'est surtout comme compagnon de jeu. Mais un enfant dont les besoins physiques et émotifs sont généralement satisfaits est peu troublé par la mort de l'animal. Mais si c'est surtout l'animal qui répondait aux besoins fondamentaux de stabilité physique et affective et de réconfort de l'enfant, le deuil sera plus profond. L'enfant comprenant mal la mort, si par ailleurs ses parents ne lui fournissent pas de soutien moral solide, il risque de ne pas intégrer sainement cette crise de l'existence. Il est très important de noter ici que l'euphémisme couramment employé pour l'euthanasie, "faire piquer" peut provoquer de graves confusions et terroriser les enfants qui confondent la mort avec le sommeil. S'il faut euthanasier un animal, une expression comme "aider à mourir" reste réconfortante, mais est plus exacte. Les enfants de cinq à neuf ans savent que la mort est définitive. C'est un grand pas vers la maturité. C'est aussi l'âge où ils personnifient la mort. Elle est symbolisée par Dracula, Frankenstein, Skelettor, etc. A cet âge, les enfants pensent encore qu'on peut éviter la mort si on fait attention ou qu'on a de la chance. Vers l'âge de neuf ans, la plupart des enfants se rendent compte que la mort est définitive, inévitable et universelle. Ils ont acquis la conception adulte de la mort. L'enfant réalise que tout être vivant est mortel, y compris les êtres chers et soi-même. Cette prise de conscience s'accompagne souvent d'un éveil de l'intérêt pour l'au-delà. Si l'on sait que l'animal va mourir, il est préférable d'en discuter ouvertement dans la famille. Les enfants trop jeunes pour comprendre la véritable signification du trépas seront encore plus troublés si la mort imminente de l'animal est environnée de chuchotements. Si l'animal va succomber à une maladie chronique, il faut prévenir l'enfant. Toutefois, il faut bien souligner la différence entre le genre de maladie dont souffre l'animal et les petites affections courantes dont parents et enfants guérissent rapidement. Sinon, devant ces petites maladies ordinaires, les très jeunes enfants auront peur pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Il faut rassurer les enfants en soulignant que l'animal les a quittés parce qu'il était très malade, mais que leurs parents eux, ne partiront pas. S'il faut envisager l'euthanasie, si les enfants sont assez grands pour participer à la prise de décision, il faut les inclure dans toutes les discussions. C'est particulièrement vrai avec les adolescents, qui ont souvent l'impression qu'ils ne contrôlent pas leur vie. 1 - L'Enfance : Elle s'ouvre sur le seuil de la venue au monde et s'achève normalement avec celui de l'adolescence. Elle a pour enjeu la croissance d'une maîtrise comportementale. Grandir, plutôt que régresser, assumer sevrages et séparations, faire l'apprentissage des comportement sociaux, acquérir les savoir-faire existentiels en sont les principaux contenus. Le tout se développe dans un espace factuel (primaire). 2 - L'âge adulte : Il s'ouvre sur le seuil de l'adolescence et s'achève normalement sur le seuil de maturité. Il y a là déjà un problème dans la mesure où ce dernier seuil est à peine reconnu culturellement. Seuls quelques auteurs ou quelques traditions en placent le moment vers 35 ou 40 ans. Il peut, bien sûr, se situer bien au-delà (ou plus rarement en deçà). L'adolescence est confrontée à la question de l'indépendance, le seuil de la maturité est celui de l'autonomie, c'est-à-dire la reconnaissance du Sens propre de son existence et d'une vocation personnelle à assumer. L'âge adulte, qui y prépare, a pour enjeu l'évolution d'une maîtrise identitaire. Participer au jeu social, y tenir une place, une fonction, un statut, progresser vers la singularité d'une identification, d'un point de vue, d'une distinction sociale, tels sont les enjeux, souvent identifiés à la réussite sociale. Or, c'est bien souvent là qu'est imaginé le seuil d'une retraite, prématurée sur le plan du développement personnel bien que souvent retardée dans le temps. Les mises à la retraite anticipée et le développement d'une population qui sort de plus en plus tôt des standards socioculturels d'une vie active montre qu'il y a autre chose à envisager que la retraite-dégradation pour des personnes souvent arrivées à leur pleine maturité. 3 - L'âge mâture : Il s'ouvre sur ce seuil de maturité et s'achève sur celui qui devrait être la véritable retraite, située dans la troisième période, celle des personnes âgées. Cette troisième phase de développement a le champ relationnel de la communauté comme espace privilégié et comme enjeu le développement d'une responsabilité, d'une autorité personnelle dans l'évolution de la communauté. Ce devrait être l'âge privilégié des élus, des dirigeants, des responsables, des institutions sociales, communautaires, des experts et "maîtres" dans leurs arts et professions. Notons ici que certains milieux ne conçoivent rien au-delà de l'âge primaire. Le modernisme n'imagine rien au-delà de l'âge secondaire (d'où les retraites anticipées en pleine maturité). Il faut interroger diverses traditions ou sagesses pour comprendre ce qu'est cette troisième étape ou bien être suffisamment lucide sur l'existant. V - LES PHASES DE VIEILLISSEMENT 1 - Première Phase La première s'inaugure avec le seuil de retraite caractérisé par la décharge des responsabilité communautaires. On n'a pas encore de terme approprié pour le seuil suivant. Cette première phase est celle d'un désengagement factuel, comportemental. Désengagement ne veut pas dire régression mais désimplication, gratuité. C'est une période ou le "faire" est bénévole et de nombreuses personnes âgées y sont très actives dans l'aide gratuite (sans engagement durable) pour aller vers un désengagement progressif de l'implication physique et comportementale, donc de l'utilité, de l'habileté et des performances existentielles, appelées à diminuer. C'est un temps d'expérience et d'acceptation de ce retrait de la présence active. 2 - Deuxième Phase Elle s'inaugure dans une entrée dans la dépendance existentielle (à la différence de l'adolescence qui était quête d'indépendance). Mais cette dépendance n'est pas normalement perte d'autonomie personnelle au Sens humain du terme (la dépendance physique ou comportementale n'est pas normalement synonyme de perte d'autonomie humaine). Cette seconde phase est celle du retrait identitaire, social, mental. C'est la participation à la vie sociale, au soutien d'une identité individuelle qui sont en question. La personne s'en dégageant peut paraître déficiente mentalement alors qu'elle n'est simplement qu'en retrait, qu'elle cesse progressivement d'être concernée à ce niveau. C'est évidemment source d'angoisse, notamment pour tous ceux qui sont fragilisés ou investis dans un âge adulte en développement dont les aspirations identitaires sont comme démenties dans le grand âge. Cette seconde phase s'achève sur un seuil où c'est le renoncement à soi-même qui est l'enjeu, à tout désir propre, non pas comme résignation mais comme acceptation, liberté évidemment difficilement compréhensible pour tous ceux, à peine adultes, en quête d'une liberté juvénile, d'une identité sociale ou d'un pouvoir narcissique, etc... 3 - Troisième Phase La troisième phase terminale est celle d'un désengagement de tout lien à autrui dans ce qui peut apparaître comme une indifférence qui est indifférenciation. Celle-ci n'est pas de l'ordre de la confusion archaïque, mais de l'ordre du repos existentiel que le seuil de la mort parachève. Dans tout ce tableau les temps ne sont pas mesurés, calibrés. Les cultures, les époques leur donnent une mesure et un visage particulier. Elles tendent parfois à les effacer ou à les retenir comme pour les fixer. Les temps peuvent être ainsi indéfiniment allongés ou raccourcis. Ainsi, si la première période de retrait reste encore relativement reconnue, acceptée, avec les images des grands parents disponibles et bénévoles par exemple ; la seconde et la troisième périodes sont considérées trop souvent comme des anomalies à éviter. C'est la même chose que de considérer la mort comme un accident, fatal mais anormal. Il est parfaitement justifié qu'il y ait une "prise en charge" progressive des personnes âgées par les communautés (familiales ou élargies). Cependant, elle ne doit être, normalement, qu'à la mesure du désengagement existentiel progressif, non pas pour le freiner ou l'empêcher mais pour l'accompagner au rythme du progrès de la personne. Les durées en seraient changées. La médicalisation, dans ce tableau de l'accompagnement, doit alors être soigneusement différenciée entre : l'accidentel qui ressortit des accidents ou pathologies classiques ou spécifiques, le soutien qui participe de l'accompagnement d'un retrait existentiel et qui doit être différent selon les phases donc les "espaces" du désengagement. L'ensemble des questions d'aides aux personnes âgées peuvent être repensées en conséquence et surtout réajustés bien des à priori, des idées reçues, des tentatives idéalisées mais inadaptées. Le plus simple sera bien souvent le plus juste si les accompagnateurs, les experts et décideurs reconnaissent et acceptent pour eux et pour les autres les enjeux humains du vieillissement et ainsi de ne pas lutter contre, les dissimuler ou les distordre, mais d'en assumer la responsabilité.